Le Jardin de Panacée - Herboristerie Sacrée par Gaïa Esotérica
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Histoire de l'Église et des Sorcières...

Pendant les grandes inquisitions données entre les années 1500 et 1800, plus de quarante mille personnes, hommes, femmes et enfants, furent exécutées pour « actes de sorcellerie ». La plupart furent condamnées par des tribunaux laïcs de pleins pouvoirs et non pas religieux. Affirmer que c'est l'Église qui est à l'origine de l'exécution de plus de cinq millions de « sorcières » est un véritable mensonge historique...

L'Église appelait « sorciers » ou « sorcières » tout hommes et femmes érudits et ayant des aspirations mystiques. Le mot « sorcière », féminin du mot sorcier, remonte du latin populaire ou vulgaire « sortiarius », que l'on traduit proprement par « diseur de sorts » ou « voyant », et dérivé de sors (génitif de « sortis »). Ce mot désigne originellement un procédé de divination.

De cette façon, les prêtresses et les Bohémiennes, ainsi que les amoureuses de la nature, les herboristes, et tout ceux qui montraient un intérêt suspect pour le monde naturel étaient considérés comme devins ou jeteuses de sorts. Les sages-femmes étaient également poursuivies et mises à mort, pour l'utilisation « hérétique » de leurs connaissances à des fins de soulagement des douleurs dû à l'enfantement.

En trois cents ans d'inquisition, de chasses aux sorcières, de persécution et de condamnation de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie, ce sont plus de cinq millions de femmes qui auraient ainsi été brûlées sur le bûcher par les tribunaux laïcs et ecclésiastiques.

Mais, qui étaient vraiment ces Sorcières ?

Jeanne d'Arc a été déclarée comme sorcière
et fut malheureusement brûlée vive.
Entre le XVIe et le XIXe siècles, il eut, dans toute l'Europe et en Amérique du nord, plus de quarante mille personnes exécutées pour actes de sorcellerie. Ce chiffre est très important, et pourtant est très éloigné des cinq millions, mentionné dans le fameux best-seller « Da Vinci Code » de Dan Brown.

La grande majorité des personnes condamnées pour actes de sorcellerie, provenaient principalement d'un milieu social défavorisé. Dénoncés par leurs voisins, par rivalité, jalousie, convoitise et plus encore, et souvent sans aucune preuve réelle à la participation des pratiques occultes. Plus de la moitié de ces accusés étaient par la suite acquittés, faute de preuves. Il est à noter qu'aucune des personnes qui ont finalement été exécutées ne l'a été pour avoir perpétré un culte païen. Enfin, il n'y avait pas que des femmes parmi les condamnés, parmi les quarante mille personnes exécutées, on a également recensé plus de huit mille hommes, mais aussi des enfants.

L'usage de la torture posait cependant un problème moral pour les inquisiteurs, qui n'avaient pas le droit de verser le sang. Après un flou juridique initial, cette pratique est officiellement autorisée pour l'Inquisition par la bulle pontificale « Ad extirpanda », sous réserve de ne conduire ni à la mutilation, ni à la mort, et en excluant les enfants, les femmes enceintes et les vieillards de son champ d'application.

Malheureusement, certains inquisiteurs influents, peu scrupuleux et sans moralité, appliquaient une politique sévère de re-catholisation qui n'excluaient pas ces derniers. Par exemple, le prince-évêque Philippe Adolf von Ehrenberg de Würzburg, membre de la Contre-Réforme, fit brûler 219 sorciers et sorcières, de tous les milieux (noblesse, élus, paysans...), dont 20% sont des religieux (prêtres et moines), de même que 18 jeunes garçons en âge d'aller à l'école, une petite fille non-voyante, et une enfant de 9 ans avec sa petite sœur.

Multiplication des bûchers et des sorciers

Du XVIe au XVIIe siècle, l'Église et par la suite mais dans une moindre mesure, l'Église réformée ne cesseront de poursuivre et de réprimer des personnes pour actes de sorcellerie. L'Europe se couvrira donc de bûchers. Les premières bulles pontificales servaient de caution à cette chasse aux sorcières où s'illustrent si tristement tant de tribunaux ecclésiastiques, mais surtout et bien plus de conseils d’État, des tribunaux civils, et laïc...

L'Inquisition, contrairement à l'opinion commune, étant moins sévère. Jean XXII déclare en 1326, « Nous apprenons avec douleur, l'iniquité de plusieurs hommes, chrétiens. Ils traitent avec la mort et pactisent avec l'enfer, car ils sacrifient aux démons, ils les adorent, fabriquent et font fabriquer des images, un anneau, un miroir, une fiole, ou un autre objet dans lequel ils renferment les démons par magie, ils les interrogent, obtiennent des réponses, demandent du secours pour l'accomplissement de leurs désirs pervers, se déclarant esclaves fétides dans le but le plus répugnant. Ô douleur ! cette peste prend dans le monde des développements insolites, elle envahit de plus en plus le troupeau du Christ ». En 1437, ce sera au tour d'Eugène IV de publier des lois, et de les rendre exécutoires contre les pratiques des sorciers.

C'est une époque sombre pour la chrétienté, au point qu'il semble, que presque plus personne ne soit épargné. Les papes ne font pas que tirer la sonnette d'alarme, ils font le lit de la sorcellerie et l'installent dans les mœurs. À un tel point qu'au pays de Labourd, en 1610, Pierre de Lancre, envoya au bûcher plus de cinq cents « sorcières ». Sans même parler d'Henri Boguet, de Nicolas Rémy et de Peter Binsfeld, qui se vantait d'avoir à son actif quelques milliers de morts. Le grand juriste Jean Bodin n'est pas non plus en reste. Il faut rappeler que Jeanne d'Arc elle-même avait été déclarée comme sorcière et fut malheureusement brûlée.

Ce qui n'a pas été dit sur les sorcières et la sévérité avec laquelle l'Église les a traités, est que l'inquisition protestante, est tout autant concernée, car celle-ci était plus rigoureuse et exigeante que l'inquisition catholique. Les historiens protestants confirment uniquement à demi-mot l'inquisition protestante... Ils confirment cette réalité d'une manière timide, voir tièdement, car l'inquisition, est spécifiquement « catholique ».

Soyons sérieux, il est bon de remettre en lumière certaines vérités historiques et bien cachées par les autorités. Le « code-loi Calviniste » condamnait à mort, tout acte d'idolâtrie, mais aussi de blasphème et d'adultère, le sorcier, l'hérétique, le fils qui frappe son père, le crime d'offenser sa Majesté divine, et le crime d'offenser sa Majesté humaine. Ces lois sont pour les inquisiteurs protestant d'une merveilleuse flexibilité, car Jean Calvin, ne jugeait pas seulement l'acte, mais aussi le péché de la pensée. À Genève par exemple, les réformateurs étaient accompagnés de troupes complètes d'espions et d'informateurs, ils auront donc rapidement placé son antagoniste au sein de l'une de ces catégories.

Sorcières brûlées
Plus de 40 000 personnes sont exécutées pour actes de sorcellerie.
Un chiffre très éloigné des 5 millions, mentionné dans le « Da Vinci Code ».
Le petit peuple qui n'approuvait pas les accusations des juges, comme c'est le cas en Alsace et en Lorraine. La Renaissance, fut une époque terrifiante. Le siècle de Descartes n'aura rien à lui envier. En effet, entre 1609 et 1611 éclate l'affaire Gaufridi, entre 1633 et 1634, l'affaire des Ursulines de Loudun et à partir de 1640, les possessions de Louviers... À l'époque, qui disait « possession » disait sans conteste « sorcellerie ».

Plusieurs personnalités éminentes de l'aristocratie furent également impliquées, dans l'affaire des poisons qui installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières ». À partir de l'édit promulgué par Louis XIV en 1682, qui met un terme à l'affaire des poisons, la répression contre les « ensorceleurs » et les « sorcières » se fait alors moins féroce. Et, grâce à Voltaire et aux Encyclopédistes, qui mènent une campagne active contre les procès de sorcellerie, on signale quelques exécutions seulement pour actes de sorcellerie au XVIIIe siècle.

Quelques chiffres en Haute-Alsace

Malheureusement il n’existe pas de relevés officiels sur le nombre des sorcières brûlées en Alsace et ce fait ne saurait étonner personne, par ce qu’alors cette province était divisée en une infinité de territoires indépendants l’un de l’autre.

Le résumé fidèle ci-dessous, son des données relatives à la sorcellerie alsacienne. Une chronique depuis l’année 1572 jusqu’à l’année 1620, époque qualifié de « relativement tranquille » pour la Haute-Alsace par le couvent des Franciscains de Thann, mais suffisamment longue pour nous donner une idée exacte de l’activité des tribunaux de sorcellerie.

  • 1572, le 29 novembre on a brûlé ici quatre sorcières ; en les conduisant de l’Hôtel de Ville au lieu du supplice on les a tenaillées trois fois avec des pinces ardentes.
  • 1573, le 3 juillet on a arrêté et torturé trois sorcières ; elles ont été brûlées vives le vendredi après la Saint-Barnabé.
  • 1574, le 12 novembre on a de nouveau emprisonné deux sorcières ; torturées, elles ont tout avoué. Elles ont été condamnées à être placées sur un traîneau, nues jusqu’à la ceinture et à être tenaillées avec des pinces ardentes tous les mille pas, sur le chemin du gibet, puis à être brûlées vives. Le 30 décembre on encore brûlé une sorcière.
  • 1575, le 17 juillet on a brûlé à Guebwiller six sorcières.
  • 1577, le 29 mars on a de nouveau amené cinq femmes au donjon des sorcières à Thann. Elles ont été brûlées vives le vendredi avant Judica.
  • 1579, le 23 août on a emprisonné trois nouvelles sorcières ; elles ont été brûlées vives le vendredi après la Saint-Barthélémy.
    Le 3 décembre on a brûlé vive une vieille sorcière de plus de quatre-vingt dix ans.
  • 1581, le 4 septembre arrestation de quatre sorcières ; elles ont été brûlées le vendredi avant la Nativité de la Vierge.
  • 1583, le 4 février on a brûlé cinq sorcières ; au petit Bungert, au pied du Rangen.
    Le 1er octobre nouvelle exécution d’une sorcière.
  • 1584, le 7 octobre une accusée avoue le crime de sorcellerie à la torture et est brûlée vive.
  • 1585, le 2 avril on brûle de nouveau quatre sorcières.
  • 1588, le 13 septembre on a brûlé ici trois sorcières de Wolfersdorff.
  • 1589, le 27 septembre on a brûlé 6 sorcières à Soultz.
  • 1591, le 1er décembre on a brûlé ici trois sorcières.
  • 1592, le 3 octobre on a mis à la torture une sorcière de Nieder-Soulzbach ; elle a été brûlée le mercredi après la Saint-Gall.
  • 1593, on a brûlé le 19 novembre, vendredi après la Saint-Martin, la femme de George Bùrcklin.
  • 1594, on a brûlé le 9 décembre sept sorcières à Ensisheim.
  • 1595, on a brûlé ici le 18 août trois sorcières ainsi qu’un sorcier de Hohenrodern.
  • 1596, le vendredi 12 juin, on a brûlé huit sorcières à Saint-Amarin.
  • 1597, le 7 avril une femme de Nieder-Soulzbach a été brûlée comme sorcière. Le 31 juillet trois sorcières ont été brûlées à Rouffach.
  • 1598, le 4 mai on a brûlé ici la sage-femme de Roderen.
  • 1602, le 18 septembre la veuve de Jacques Wittstich a été brûlée comme sorcière. Le 20 novembre une sorcière de la Franche-Comté a été brûlée ici.
  • 1606, le 14 novembre on a brûlé sur l’Ochsenfeld la vieille Reffmacher.
  • 1607, on a roué comme magicien un homme à Cernay et deux autres à Wittolsheim.
  • 1608, le 5 mai on brûle ici deux sorcières. Le 19 mai on en brûle cinq autres. Le 3 juin quatre sorcières sont brûlées. Le 7 juillet six autres sorcières sont exécutées.
  • 1610, le 6 août on brûle une sorcière française.
  • 1611, le 8 février on brûle deux sorcières.
  • 1614, le 13 mars trois sorcières sont brûlées. Le 19 août on brûle ici quatre autres sorcières.
  • 1615, le 13 août, exécution de deux sorcières. Le 9 décembre deux autres sorcières périssent dans les flammes.
  • 1616, le 22 mars on brûle une sorcière. Le 12 août quatre autres. Le 20 août deux autres. Le 30 septembre encore quatre personnes. Le 7 novembre enfin, encore trois femmes.
  • 1617, le 16 octobre on brûle deux femmes.
  • 1619, le 19 avril on brûle deux sorcières ; on en arrête trois autres.
  • 1620, le 22 septembre on brûle trois sorcières.
Arrêtons ici cette triste et lugubre énumération. On peut voir que dans une petite communauté comme celle de Thann, on a compté jusqu’à quatorze et dix-sept condamnation par an, et que sur un ensemble de 48 années, 16 seulement se sont écoulées sans que le bûcher se soit allumé.

L'Église est-elle l'unique responsable de la mort de sorciers ?

Sorcières torturées
L'accusation de sorcellerie a-t-elle été utilisée pour condamner une
certaine émancipation féminine vis-à-vis des contraintes de la société ?
C'est une thèse très discutable.
Les exécutions des personnes condamnées, par les inquisiteurs, pour actes de sorcellerie reflètent de l'état d'esprit d'une époque troublée, et très différente de la nôtre. Bien que la mort de ces hommes et femmes, et de ces enfants soit à la fois tragique et vraiment injuste, il n'est pas toujours évident de juger l'histoire.

Toutefois, il est très important de retenir, que la plupart des tribunaux qui jugeaient ces procès de sorcellerie en cette époque, étaient des tribunaux d’État, des tribunaux laïcs où régnait le plein pouvoir judiciaire après la troisième réforme.

Les tribunaux laïcs sont très intéressés par cette répression et cette « chasse aux sorcières » à plusieurs titres ; l'autorité civile, et pour préserver l'ordre public. La persécution des sorciers est un puissant enjeu stratégique entre les puissances laïques et ecclésiastiques et utilisée comme « un excellent instrument de pouvoir ».

Certains tribunaux étaient effectivement religieux, catholiques comme protestants, mais en cette époque les tribunaux ecclésiastiques demeuraient largement en minorités.


Histoire de l'Église et des Sorcières...
William'SK - © Gaïa Esotérica

Bibliographie et Sources
Collectif, L'Encyclopédie Hachette, Éditions Hachette, Collection s.n., Volume s.n., s.l.n.d.
Abbé Rouquette Julien, Les victimes de Calvin : l'Inquisition protestante, Éditions Bloud, Paris, 1906.
Jean-Christian Petitfils, L'Affaire des Poisons, Crimes et Sorcellerie au Temps du Roi-Soleil, Éditions Perrin, s.l., 2009
Brian P. Levack, La Grande Chasse aux Sorcière, Éditions Champ Vallon, s.l., 1991.
Extrait : Dan Brown, Da Vinci Code, Éditions JC Lattès, Paris, 2004.
Rodolphe Reuss, La sorcellerie en Alsace aux 16ème et 17ème Siècles, Éditions du Rhin, Steinbrunn-le-Haut, 1987.

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